Le Royaume vise le podium désormais grâce aux levées de fonds au cours des prochains mois

Les startupers marocains arrivent et rivalisent désormais avec les autres «jeunes pousses» dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord). C’est ce qui ressort du dernier classement mensuel pour la région publié par Wamda et Digital Digest. Dans le détail, le Maroc se hisse au cours du mois de juillet dernier à la quatrième place, juste devant l’Egypte considérée comme l’un des marchés les plus dynamiques dans l’écosystème des startups dans la région Mena ainsi que sur tout le continent africain. «Le Maroc a pris la quatrième place, porté par la levée de fonds de 7,5 millions de dollars d’Ora Technologies. L’Égypte, autrefois un habitué du top 3, a glissé à la cinquième place, avec seulement 4 millions de dollars levés auprès de sept startups – une baisse probablement influencée par les pressions macroéconomiques et la volatilité des devises», expliquent les responsables du classement. «L’Arabie Saoudite a conservé sa position de leader du financement régional, avec 16 transactions d’une valeur de 396,5 millions de dollars.

Les Émirats arabes unis suivent de près, attirant 359 millions de dollars pour 22 startups, témoignant de leur attrait continu auprès des investisseurs régionaux et internationaux», précise la même source indiquant que l’Irak a grimpé à la troisième place grâce à un seul accord de 15 millions de dollars pour InstaBank, délogeant l’Égypte du top 4. Selon Wamda et Digital Digest, le troisième trimestre 2025 a démarré en force, les investissements dans les startups au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ayant fortement augmenté en juillet. Cinquante-sept startups ont levé un total de 783 millions de dollars, soit une hausse de 1 411 % par rapport au mois précédent et plus du double du total de juillet de l’année dernière.

Cette forte hausse est principalement due à deux méga-transactions qui ont dominé le paysage du financement. «Pour la première fois depuis des mois, la deeptech a dominé le secteur des financements, attirant 250,3 millions de dollars en quatre transactions.
Le e-commerce a fait un retour en force, obtenant également 250 millions de dollars, grâce à une levée de fonds record. Les startups SaaS (entreprises qui proposent des logiciels accessibles en ligne via le cloud notamment) se classent troisièmes avec 89 millions de dollars investis en 12 transactions, tandis que la fintech chute à la quatrième place, avec 61 millions de dollars investis en 11 transactions. Ce changement reflète un appétit croissant pour les entreprises axées sur la propriété intellectuelle et l’innovation, ainsi que pour les plateformes grand public évolutives», explique-t-on.

Une année record
Pour les responsables du classement, l’année 2025 affiche déjà des performances remarquables. «Le financement des startups de la région Mena a déjà dépassé le total de l’année 2024, signe évident de la maturité du paysage de l’innovation dans la région. Avec des levées de fonds record en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, et des apparitions surprises de marchés émergents comme l’Irak et le Maroc dans les premiers classements, l’intérêt des investisseurs se diversifie au-delà des pôles traditionnels», précise la même source. Et de poursuivre: «La combinaison d’investissements importants en phase finale et d’un flux constant d’opérations en phase initiale suggère que les investisseurs internationaux voient à la fois des opportunités immédiates et un potentiel de développement à long terme. Si cette dynamique se maintient, la région Mena pourrait consolider sa position de pôle de croissance dans des secteurs où elle dispose d’atouts uniques – de la deeptech et de l’IA à la logistique, l’énergie et le commerce transfrontalier – en tirant parti de sa géographie stratégique, de son vivier de jeunes talents et de cadres politiques de plus en plus favorables». Il faut dire que le Royaume a lancé plusieurs initiatives pour dynamiser l’écosystème des «jeunes pousses».

En 2024, le ministère de l’économie et des finances à Rabat avait accueilli les travaux de la réunion du Comité de stratégie et d’investissement émanant du conseil d’administration du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I). Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la mise en place par le gouvernement d’un instrument financier innovant pour stimuler l’investissement dans le capital des startup, surtout durant les premières étapes, plus risqué et moins attractif pour le capital-investissement.

«Cette initiative qualitative émane du ministère de la transition numérique et de la réforme administrative, en partenariat avec le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), dans le but de stimuler l’investissement dans les startup marocaines et d’assurer la continuité des financements qui leur sont destinés tout au long des différentes étapes de leur parcours», avaient annoncé alors les responsables. L’un des programmes lancés a été baptisé StartUp Maroc 2030. Il s’agit d’un programme d’incubation de StartUp Maroc en partenariat avec Innov Invest qui vise à soutenir le développement des startups marocaines à fort potentiel et aligner leurs ambitions avec les objectifs stratégiques du Maroc à l’horizon 2030. StartUp Maroc 2030 offre financement, accompagnement sur mesure orienté accès au marché et levée de fonds pour permettre aux startups à fort potentiel de se positionner avantageusement sur le marché et de se préparer à tirer pleinement parti des défis et opportunités de l’écosystème entrepreneurial marocain d’ici 2030 et de l’organisation du Mondial par le Maroc en 2030.

En vue de renforcer l’offre de financement en faveur des startups et des entreprises innovantes et afin de combler le vide dans la chaîne du financement des premiers stades de création des startups et des projets innovants, le Fonds Innov Invest avait été mis en place à l’initiative du ministère de l’economie et des finances, à travers Tamwilcom. Ce dispositif est dédié au financement de l’amorçage et des startups innovantes notamment dans leurs tous premiers stades de création. Il comprend plusieurs composantes depuis l’idéation jusqu’aux premiers rounds de financement à travers le capital amorçage et risque….