Oracle a inauguré un nouveau centre de recherche et développement (R&D) à Casablanca, marquant une étape majeure dans sa stratégie d’expansion technologique sur le continent africain. Ce site, qui accueillera à terme 1 000 ingénieurs marocains, vise à développer des solutions avancées dans les domaines du cloud computing et de l’intelligence artificielle, à destination d’une clientèle mondiale.
L’événement s’est déroulé en présence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, du vice-président exécutif d’Oracle, Craig Stephen, et du vice-président du centre de R&D d’Oracle, Pascal Sero.
Un centre stratégique pour la transformation numérique
« Ce centre de recherche et développement, fruit d’une ambition commune, concrétise une vision stratégique du Maroc comme acteur majeur de l’innovation numérique en Afrique », a déclaré le Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch. Il a salué un projet structurant qui contribuera, selon lui, à la formation, à l’emploi et à la souveraineté technologique du Royaume. Le centre emploie déjà plus de 300 personnes et devrait atteindre 600 d’ici fin 2025, pour dépasser le cap des 1 000 en 2026.
Mme Amal El Fallah Seghrouchni a souligné pour sa part que « l’installation de ce centre est une illustration concrète de l’engagement du Maroc dans le développement technologique ». Elle a rappelé que ce projet s’inscrivait dans la dynamique impulsée par la Stratégie digitale 2030, portée par les hautes orientations royales, et visait à faire du Royaume une plateforme régionale de production et d’exportation de solutions numériques.
Le centre, installé sur sept étages, est doté d’espaces collaboratifs, d’un auditorium, d’une cafétéria, de salles de sport, de lieux de prière et de 50 salles de réunion équipées de systèmes de visioconférence. Selon M. Pascal Sero, ce dispositif a été conçu pour « favoriser un environnement de travail attractif, inclusif et productif, adapté aux besoins d’équipes internationales ».
Il a également rappelé que ce projet, bien que formellement lancé en 2022 à la suite d’une visite de la PDG d’Oracle, Safra Catz, s’appuie sur une présence progressive de l’entreprise au Maroc depuis 2017 : « Nous avons commencé avec un premier ingénieur. Aujourd’hui, plus de 320 collaborateurs sont mobilisés, dont un grand nombre de jeunes formés localement, mais aussi des ingénieurs expérimentés revenus de l’étranger ».
Oracle a signé plusieurs accords avec des universités marocaines et des institutions publiques afin de favoriser la formation et l’insertion des jeunes diplômés. M. Sero a précisé que « plus de 3 000 candidats ont postulé au programme de fin d’études (PFE) en 2024, et 94 % des stagiaires ont été recrutés en CDI ». Un programme doctoral est également prévu pour renforcer la recherche académique en lien avec l’IA, le cloud et les sciences des données.
Par ailleurs, des accords ont été conclus avec l’Agence du développement digital (ADD) et le ministère de l’Enseignement supérieur pour déployer les formations certifiantes d’Oracle à grande échelle, avec un objectif de 20 000 certifications annuelles accessibles à tous les citoyens marocains via les universités et les plateformes partenaires.
Un engagement régional
Oracle a également annoncé son intention de lancer deux régions cloud publiques au Maroc, à Casablanca et à Settat, dans le but de renforcer l’offre locale en infrastructure numérique. Ces installations permettront aux entreprises et institutions marocaines et africaines de bénéficier de services cloud performants et souverains.
M. Craig Stephen, vice-président exécutif d’Oracle, a souligné que « le Maroc occupe désormais une place stratégique dans la chaîne mondiale d’innovation d’Oracle ». Il a indiqué que le centre de Casablanca est le premier du genre en Afrique et le deuxième à l’échelle mondiale pour l’entreprise : « Ce succès résulte d’une coopération exemplaire avec le gouvernement marocain, qui développe une politique ambitieuse pour faire du numérique un levier de développement économique ».
Lors de son intervention, la ministre Amal El Fallah Seghrouchni a annoncé que le Maroc accueillera en septembre 2025 le siège du hub régional « Digital for Sustainable Development », en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Ce centre de coopération arabo-africaine visera à mutualiser les efforts régionaux en matière de transformation numérique, en mettant l’accent sur l’intelligence artificielle.
Elle a également présenté les Assises nationales de l’IA, prévues les 1er et 2 juillet 2025, comme un espace de concertation entre acteurs publics, entreprises, chercheurs et partenaires internationaux pour établir une feuille de route nationale sur l’IA.
Dans ses différentes interventions, la direction d’Oracle a insisté sur le rôle du centre de Casablanca dans le soutien aux projets internationaux de l’entreprise. « Ce que nous développons ici contribue à la modernisation de nos solutions à l’échelle mondiale », a expliqué M. Sero. Il a ajouté que les ingénieurs marocains travaillent en lien direct avec les autres centres d’Oracle, situés en Amérique, en Europe et en Asie. Et, comme il nous l’avait révélé à l’occasion d’un interview pendant le GITEX à Marrakech, Oracle est extrêmement satisfaite du niveau d’expertise de ces ingénieurs marocains, qu’elle considère aux plus hauts standards mondiaux. Un vrai motif de satisfaction pour le Royaumle !
Selim Benabdelkhalek
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